Quand le groupe Ant pourra-t-il entrer sur le marché boursier ? Les estimations sont constamment repoussées depuis un an. Enquête et bataille sont de la partie.
Enquête et convocation
Même si l’entreprise du fondateur du groupe Alibaba bénéficie de nombreux appuis dans les plus hautes sphères du gouvernement, il dérange de gros intérêts. Mi-octobre, on apprenait qu’une investigation avait été lancée pour évaluer des conflits d’intérêt des investisseurs. Hier, un communiqué laconique des autorités de régulations annonçait que quatre organes, La Banque populaire de Chine, La Commission de réglementation des banques et des assurances de Chine, La Commission de réglementation des valeurs mobilières de Chine et L’administration de gestion des devises convoquait, 约谈, les trois dirigeants principaux du groupe. Aucun détail n’est sorti de la teneur des échanges, hormis de grandes phrases générales indiquant que les discussions ont abordé la santé et la stabilité des marchés financiers. Quels peuvent être les motifs de cette convocation ?
Irrégularités?
Les contrôles peuvent avoir laissé apparaître des irrégularités ou des pratiques qui ont franchi la ligne rouge. Mais, comme elles ne sont pas graves, elles déclenchent une simple convocation pour trouver une solution. Jack Ma avait déjà reçu une convocation en 2015 pour lui demander d’être plus strict et actif dans la lutte contre la copie sur les plates-formes du groupe.
A l’aide des grandes banques
D’autres hypothèses concernent l’aversion des grandes banques pour le groupe Ant qui a raflé une bonne part du gâteau très rémunérateur de la finance en ligne servant d’intermédiaires pour les petits et moyens établissements financiers du secteur. Les autorités doivent protéger ces grands établissements publics. Nous avons développé cet angle dans les précédents articles sur l’entreprise.
Les groupes d’intérêt 利益集团
A ce point s’ajoute l’accord qu’aurait passé Jack Ma avec les groupes d’intérêt de plusieurs factions politiques. Il aurait accepté de prendre du recul avec Alibaba en prenant une prétendue retraite l’an dernier et en leur lâchant du capital ; en échange, on lui permettait de mettre en bourse la partie services financiers et technologiques regroupés sous Ant. Mais, l’histoire se corse quand ils découvriront par la suite que ce n’est pas Alibaba qui contrôle Ant, mais Jack Ma par le jeu de sociétés qu’il contrôle. Certains observateurs, comme Wang Jian, pensent que les contretemps rencontrés par Ant viennent de cette bataille autour du contrôle de la société, baigné d’un parfum de stratégie de jeu de go et d’échecs (chinois).
Comme d’habitude
Rien de bien nouveau dans la bataille autour des fleurons high tech chinois, qui doivent être dans les clous et participer à la renaissance du pays tout en partageant les dividendes de la croissance avec les groupes d’intérêts liés au pouvoir. Les éventuelles irrégularités servent de prétexte pour resserrer les vis.
Articles connexes :
Les véritables raisons du contretemps d’Ant Group
Acheter Ant, c’est acheter la Chine de demain !
C’est le moment d’investir dans la bourse chinoise?
Sources :
罕见!证监会等四部门联合约谈马云、井贤栋等!央行、银保监会同日发布重磅文件,蚂蚁深夜回应:拥抱监管