Chinois classique (8) Un pays ne peut accepter deux maîtres

Suite du texte de Zuozhuan

既而大叔命西鄙北鄙贰于己。公子吕曰:“国不堪贰,君将若之何?欲与大叔,臣请事之。若弗与,则请除之,无生民心
Jì’ér dàshū mìng xī bǐ běi bǐ èr yú jǐ. Gōngzǐ lǚ yuē:“Guó bùkān èr, jūn jiāng ruò zhī hé? Yù yǔ dàshū, chén qǐng shì zhī. Ruò fú yǔ, zé qǐng chú zhī, wú shēng mínxīn
既而大叔命西鄙北鄙贰于己。公子吕曰:“国不堪贰,君将若之何?欲与大叔,臣请事之;若弗与,则请除之。无生民心。
Peu après, Dashu ordonna aux princes des zones frontalières au nord et au sud de se mettre sous la dépendance de Zhuanggong et de lui-même. Gongzilü dit au Prince : « Un pays ne peut accepter deux maîtres. Prince, que faire ? Si vous voulez que nous soyons à Dashu, veuillez me permettre d’être à son service. Si vous ne voulez pas, veuillez l’écarter. Il ne faut pas semer la division dans l’esprit du peuple

既而,peu après
大叔, Dashu titre du cadet Gong Shuduan, voir première partie du texte.
Nous avions vu que son frère aîné Zhuanggong avait été nommé « naissance difficile 寝生 » par sa mère car il était sorti du ventre par les pieds. A l’époque, un tel accouchement était considéré comme porteur de signes néfastes. C’est aussi pourquoi sa mère avait de l’aversion sur ce fils et reporta toute son affection sur le cadet. Ses croyances ont perduré. Le poète Ai Qing 艾青 (1910-1966), père de l’artiste Ai Weiwei, a connu une telle naissance. Ses parents avaient fait venir un devin, qui trouva des signes néfastes et conseilla de l’éloigner de la maison. Ses parents le confièrent à un couple de paysans.

 

命 ordonner
鄙 région frontalière
鄙, dans le système administratif, était le région la plus lointaine de la capitale 都, 郊 la périphérie ( on retrouve le 郊区 moderne, banlieue) , 野 était plus éloignée que 郊.


贰, forme écrite de 二 , deux. Ici sous-entend, deux administrations.
若之何 :  之 , pronom pour toute cette affaire des contrées frontalières.
若 sert dans une phrase interrogative, signifiera comment, pourquoi 怎么?
欲 si
與 donner
臣, je,  utilisé quand la personne s‘adresse au prince (君子)
請 en chinois classique, a des sens différents qu’en chinois moderne (inviter, s’il vous plaît), ici 臣请事之 il sert à demander une permission pour une action :  je vous prie de me permettre d’être à son service.
Autre emploi, on demande à une personne de faire quelque chose, 则请除之, je vous prie de l’écarter.
无生民心, ne pas (无) faire naître (生)  des divisions dans l‘esprit du peuple (民心)

Chinois moderne :过了不久,太叔段使原来属于郑国的西边和北边的边邑也属于自己。公子吕说:“国家不能使土地有两属的情况,现在您打算怎么办?您如果打算把郑国交给太叔,那么我就去服事他;如果不给,那么就请除掉他,不要使人民产生两属的心理。
Couvreur : Ensuite T’ai chou (Touan) ordonna à tous les princes établis près des frontières de l’ouest et du nord de Tcheng de lui rendre à lui-même obéissance ainsi qu’à Tchouang koung. Koung tseu Liu, grand préfet de Tcheng, dit au prince Tchouang : 
— Un État ne peut pas servir deux maîtres. Prince, que voulez-vous que nous fassions ? Si vous voulez que nous soyons à T’ai chou, je vous prie de me permettre d’être tout à entier à son service. Si vous ne voulez pas nous donner à lui, je vous prie de l’écarter, afin qu’il ne naisse pas de division dans les esprits du peuple. 

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5 avril 2021

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