L’épidémie a d’abord assommé l’économie chinoise en début d’année ; ensuite, les injections de liquidité des autorités sont venues au secours. Les analystes scrutent le marché de l’immobilier, un des baromètres de la santé économique, pour voir quel est le résultat sur l’année. L’astronomique assouplissement monétaire de 2009 répondant à la crise des subprimes avait propulsé l’économie chinoise pour quelques années en alimentant un afflux d’investissement. Cette fois, les villes les mieux armées en ont profité. Pékin, qui, en deux ans 2017-2019, avait vu une chute des prix de plus de 20%, a enregistré un rebond de 6,3% l’an dernier ( comme Shanghai +6,3) et Shenzhen s’est envolé de 14,1%.
Le gouvernement a créé en 2005 une liste de 70 villes pour suivre les fluctuations dans les plus grandes. 43 affichent une hausse, 1 stagne, et 26 accusent un recul. Shenzhen a pris la tête des progressions alors que Mudanjiang, ville sur la frontière russe dans le Heilongjiang, enregistre le plus fort retrait, -10%.
Les hausses et les baisses
Shenyang (Liaoning) est la seule capitale provinciale du Nord-Est à afficher une progression, +7,8%, alors que Harbin (Heilongjiang) perdent 3% et Changchun (Jilin) 0,2. Dalian, dans la même province que Shenyang, gagne 6,1%. Plus on monte dans le Nord, plus c’est dur !
Les grandes villes du Nord « près » de Pékin, à l’image de celles du Nord-est, en majorité, n’ont pas rebondi. Tianjin, Shijiazhuang (Hebei), Jinan (Shangdong) , Taiyuan (Shanxi) et Hohhot (Mongolie Intérieure) sont en retrait.
Chengdu, capitale du Sichuan, s’envole de 8,2% alors que sa grande voisine, Chongqing, cède 0,3%. Le Zhejiang, avec Ningbo (+ 8,5%), Wuxi (+7,4%) et Hangzhou (+6,9%) est la province qui comporte le plus de villes dans les plus importantes hausses ; Wenzhou, du Zhejiang aussi, qui n’est pas dans les 15 premiers, gagne plus de 5%.
Remarquons que la plus forte hausse se situe dans une ville d’une des parties les plus au Sud du pays, Shenzhen, alors que la plus grande baisse se situe à Mudanjiang dans une des villes les plus septentrionales. On ne peut pas résumer la Chine ainsi, mais nous avons la tendance.
Sommet et chute
2017-2018 a connu le dernier pic des prix de l’immobilier. Toutes les villes sont loin d’avoir retrouvé les niveaux de cette époque. Le plus gros écart revient à Langfang (dans le Hebei, à 60 km de Pékin), qui enregistre encore 46,9% de perte par rapport au sommet d’avril 2017 , Qingdao 22,8% (Shangdong), Tianjin 21,8%, Zhaoqing 19,3% (Guangdong), Shijiazhuang 18% (capitale du Hebei), Pékin 15,8%. Une autre ville du Hebei,Baoding, a du retard, 13,8%.
Le secteur de l’immobilier peut tirer à la hausse l’économie tout en remplissant les caisses des gouvernement locaux, mais les carences des systèmes bancaires et financiers favorisent un endettement massif, qui restent un risque important. Depuis la réforme sur le logement en 1998, les prix ont connu trois vagues d’envol des prix, 2004-2007, 2009-2010, 2016-mi 2018. Le gouvernement a divers leviers pour redresser le marché ou freiner la hausse dans les villes dynamiques, les limites d’achat, les règlements sur le crédit ( taux d’endettement, montant de l’acompte et les taux d’intérêt). Il a certainement le pouvoir de contenir le marché à la baisse ou à la hausse même si la créativité pour contourner les lois prospère toujours !
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Source :
2020年房价涨跌榜:北上广深集体上涨,这些北方城市跌回一年前
17 janvier 2021