Vous avez dit China Bashing?

China Bashing, ces deux mots décrivent les critiques sur la Chine dans les médias et sur les réseaux sociaux occidentaux. Sans vouloir provoquer, je réponds souvent le China Bashing n’existe pas! Je réponds avec excès peut-être. Remettons dans le contexte avant de s’opposer à cette affirmation.

De l’énergie positive

Le système politique chinois permet peu de critiques dans les médias nationaux, de moins en moins ces dernières années. Pékin veut de l’énergie positive, 正能量. De plus, l’accès à l’information est difficile. Ces deux conditions favorisent toutes les spéculations quand des événements surviennent, qui peuvent être difficilement vérifiables étant donné le manque d’ouverture. Par exemple, pour les fameux chiffres sur l’épidémie, si les journalistes avaient pu faire leur travail, notamment en janvier, on aurait évité toute une série de spéculations sur le nombre de morts à Wuhan ; soit les informations recueillies attestaient la véracité des chiffres, soit le gouvernement aurait été obligé de reconnaître la véritable ampleur de l’épidémie.  Alors, la rumeur devient de l’information, tout type de témoignages recueillis viennent la renforcer et dans le cas de beaucoup de sujets sensibles, peu de choses sont vérifiables, les manipulations sont multiples, pas toujours dans le sens qu’on croit.

China Bashing des Chinois

Qui oeuvre le plus dans ce prétendu China Bashing ? Les Occidentaux ? Je ne pense pas. Les Chinois. Je m’explique, quand on commence à avoir des relations de confiance, on peut avoir des discussions assez ouvertes en Chine et quand on parle de politique, surtout dans le Nord, les critiques fusent et en tant qu’étranger, on se trouve parfois un peu sot de trouver des circonstances atténuantes à un gouvernement. Comme les Chinois connaissent bien leur pays, les critiques peuvent être très pertinentes.

Hors de Chine, divers médias en langue chinoise, que l’on pourrait ranger dans l’opposition, n’ont rien à envier à ce prétendu China bashing occidental. D’ailleurs, ils sont plus intéressants que les médias occidentaux car grâce à leurs réseaux, ils sont bien mieux informés. Ming Jing News, basé à New York, et son directeur Ho Pin, originaire du Hunan, couvrent toute l’actualité. On trouve également des journalistes chinois ou de simples citoyens sur Youtube, qui expriment leur désaccord ouvertement ; par exemple, le journaliste économique Wang Jian ou Stone. Même à Pékin, le, champion d’arts martiaux, Xu Xiadong, qui a pesté contre la gestion de l’épidémie et la disparition de lanceurs d’alerte, fait entendre sa voix même si il est parfois rappelé à l’ordre par la police locale.

Le réchauffé occidental

D’ailleurs, tout le discours de la Maison Blanche sur la responsabilité chinoise dans la diffusion de l’épidémie, la fuite d’un laboratoire, et les chiffres de l’épidémie en Chine étaient déjà évoqués dans ces médias en janvier, et même parfois avec beaucoup de précisions. Quand deux mois plus tard, quelques médias occidentaux ont commencé à s’emparer de ce sujet, on avait l’impression d’une mauvaise copie. Rien de nouveau,  le brouhaha occidental avait plusieurs trains de retard. 

Opposition

Le but de ce site est de présenter divers points de vue. A côté des perspectives enthousiasmantes que peut montrer un Huang Qifan, voir l’article sur les leviers à la disposition de l’économie chinoise, il est aussi intéressant d’écouter un autre son de cloche et de se faire son idée, car malheureusement pour le confort du cerveau, la réalité chinoise ne semble ni blanche, ni noire. 
Wang Jian fait partie de ces journalistes qui ne signalent pas les trains qui arrivent à l’heure. Ecouter des avis opposés est enrichissant.

Crise de céréales


Il n’y va pas de main morte. Il pense que la Chine de Xi Jinping présente actuellement plusieurs points communs avec l’URSS des dernières années. 1.Une crise de céréales 2. Sans exporter, l’économie chinoise ne tient pas le coup. 3. Une monnaie qui ne peut être échangée. 
Les signes de crise de céréales apparaissent ces derniers mois, l’épidémie et les inondations en pleine zone de céréales ont rendu difficiles la production et la récolte. Les chiffres officiels qui viennent de sortir ne sont pas assez cohérents pour être crédibles. D’ailleurs, les médias officiels faisaient très peu écho des inondations dans un premier temps pour ne pas accroître un sentiment de pénurie car il est facile de comprendre que les inondations surviennent dans les pays des céréales. Le discours de Xi incitant la population à éviter le gaspillage, selon Wang, est en relation avec cette crise qui pèse sur les céréales. Il faut importer et donc utiliser le stock des devises mis à mal par la crise mondiale.

Pourquoi parler de China bashing ?

Si de tels propos étaient tenus dans des publications étrangères, beaucoup auraient crié au « China bashing ». Critiquer la Chine est vite taxé de China bashing alors que la critique est une pratique courante dans les pays occidentaux.  Quand on prend l’exemple français, certains journaux critiquent systématiquement le gouvernement français, parle-t-on de french bashing ? Quand un journal de droite descend un gouvernement de gauche et vice-versa, invoque-t-on le french bashing ? Non, la critique est normale ! Pourquoi parler de China bashing ?

21 août 2020

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